lundi 21 septembre 2015

Soirée du Patrimoine 2015 avec Les Amis de Castelnaudary : collégiale Saint-Michel

Conférence in situ par Francis Falcou.

Collégiale Saint-Michel : de la salle capitulaire à la sacristie.

Les Amis de Castelnaudary proposaient, pour cette nouvelle et 9e rencontre à la collégiale, un thème d’actualité : celui des travaux effectués à l’actuelle sacristie, du début février au 31 juillet dernier sous l’autorité de M. Axel Letellier, Architecte du Patrimoine et de celle de la D.R.A.C.

Le Président rappelait d’abord quelques points d’histoire, à savoir l’élévation de l’église au rang de collégiale en 1318 par le Pape Jean XXII, après la révision de la carte ecclésiastique du Midi de la France et la création de l’évêché de Saint-Papoul, ancienne abbaye. La collégiale fut dotée d’un chapitre de 12 chanoines et de 2000 livres de rentes. Il fallut donc construire une salle capitulaire, au sud du chevet de l’église ; cette salle de 2 travées au plafond volontairement bas, au sol recouvert d’un parquet, éclairée de 2 hautes fenêtres garnies de vitraux, communiquait avec le cloître détruit en 1786 ;  les chanoines y tiendront leurs délibérations jusqu’en 1790, date de la suppression des chapitres par la Constitution civile du clergé.

Après le départ du chapitre, le clergé paroissial va utiliser la salle capitulaire en la transformant en sacristie ; plusieurs transformations sont datées : 1832, inscrite sur le linteau de la porte du sacraire qui conservait les précieux objets du culte, volés en 1990 (voir le livre de Francis Falcou : La collégiale Saint-Michel de Castelnaudary aux pages 75 à 79) ; 2 autres dates ont été découvertes lors des travaux de restauration qui viennent d’être effectués par l’entreprise Chevrin ; en décapant le mur nord, une ancienne niche fermée par une cloison de briques portait les dates de 1857 et 1859 avec les noms des ouvriers et du sacristain. Le Président faisait remarquer les 2 écussons qui ornent les clefs de voûte et qui, jusqu’ici, n’avaient pas été étudiés : le 1er représente Saint Michel terrassant le démon ; le second, plus curieux, a été soumis aux héraldistes compétents, notamment Bernard Velay ; il peut être considéré comme ésotérique et semble porter la marque du compagnonnage.

Le mobilier fut ensuite présenté : le meuble principal est le chapier dont les plateaux en demi lune conservent les riches ornements sacerdotaux, chapes, chasubles, dalmatiques, étoles ; certains sont classés, comme la chape second empire en soie rouge lamé or, ou l’étole armoriée de l’archiprêtre ;  6 tableaux ornent les murs ; ils sont tous classés ou inscrits depuis 2005, à la demande des Amis de Castelnaudary qui ont fait restaurer en 2013, le plus ancien, représentant la Vierge, Madeleine et Saint Jean au pied de la croix.

Le montant total des travaux extérieurs (réfection de la toiture, du mur pignon, du glacis des contreforts, de la façade) et intérieurs (piquage des murs, décapage des voûtes, électricité par l’entreprise Chartier avec mise en valeur de l’ensemble, enduit, rapiéçage du parquet) s’est élevé à 202242 Euros dont 49793 à la charge de la ville, le reste étant couvert par les subventions de l’État, du Conseil Régional et du Conseil Départemental.